
Votre enfant a disparu?
Enlèvement parental
L’enlèvement parental est la forme la plus fréquente d’enlèvement au Canada. Il constitue un acte criminel, qu’il y ait ou non une ordonnance de garde. Il s’agit d’une expérience terrifiante pour l’autre parent et peut également traumatiser l’enfant. Dans le cas d’un enlèvement parental, il est important d’agir rapidement et de communiquer immédiatement avec la police ainsi qu’avec un avocat.
Comment prévenir un enlèvement parental
Pour assurer la sécurité de votre enfant, particulièrement lors de situations de conflit familial, il est important de maintenir une bonne relation, non seulement avec votre enfant, mais autant que possible avec l’autre parent. Le maintien d’une relation cordiale avec l’autre parent vous permettra de mieux évaluer la possibilité d’un enlèvement parental, et par conséquent de prendre les mesures nécessaires pour en réduire le risque.
Qu’il s’agisse d’effectuer des changements à l’ordonnance de garde ou d’apprendre à votre enfant les consignes de sécurité, il existe plusieurs mesures préventives que vous pouvez prendre.
Le lien avec l’autre parent
- Pour le bien-être de votre enfant, essayez de conserver un lien cordial et harmonieux avec l’autre parent et tentez de créer un climat de confiance et de respect;
- Le counseling et la médiation familiale peuvent vous aider à conserver des liens harmonieux avec l’autre parent : https://www.justice.gouv.qc.ca/couple-et-famille/separation-et-divorce/la-mediation-familiale-pour-negocier-une-entente-equitable/
- Respecter les droits de visite de l’autre parent
- Aviser l’autre parent de tout changement dans votre vie (changement de résidence, nouvel emploi, plans de voyage, etc.);
- Tentez de conserver des rapports cordiaux avec votre belle-famille et amis communs.
Le lien avec votre enfant
- Faites comprendre à votre enfant que vous l’aimez et qu’en aucun cas vous ne voulez qu’il vous quitte;
- Mettez en place un dialogue positif et ouvert avec votre enfant ayant trait à la situation familiale;
- Rassurez votre enfant sur son innocence quant aux problèmes familiaux;
- Apprenez à votre enfant la différence entre un bon secret (une fête surprise) et un mauvais secret (ce qui le rend inconfortable ou quelque chose qui pourrait faire du mal à quelqu’un). Aidez-le à comprendre qu’il doit partager tout mauvais secret avec un adulte de confiance;
- Assurez-vous que votre enfant sache bien son nom au complet, son adresse (incluant le code postal) et son numéro de téléphone (incluant l’indicatif régional);
- Apprenez à votre enfant à faire des appels interurbains; laissez-lui savoir que vous accepterez toujours des appels à frais virés, peu importe l’origine de l’appel;
- Essayez de connaître les plans de l’autre parent (possibilité d’un voyage à venir, surtout si votre enfant vous en informe);
- Assurez-vous d’ajouter les articles suivants aux effets personnels de votre enfant lorsqu’il visite l’autre parent :
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- Carte d’identité à jour;
- Numéros de téléphone où il peut vous appeler en tout temps, en cas d’urgence;
- Argent de poche pour lui permettre d’appeler d’un téléphone public – dans certaines régions, un appel local à frais virés peut être fait.
- Enseignez à votre enfant comment et quand appeler le 911;
- Discutez avec votre enfant de ce qu’il a fait avec l’autre parent durant sa visite (ex. leurs activités, leurs sorties, etc.) Il est important de démontrer de l’intérêt sans être indiscret.
Ce qui pourrait inciter un parent à enlever son enfant
- Le besoin de punir son époux/épouse pour avoir mis fin à la relation;
- Le refus d’accepter une séparation ou une demande de divorce;
- La croyance que les clauses de l’ordonnance de garde et droits de visite sont injustes ou trop souples;
- Difficulté à s’adapter aux coutumes d’un pays différent;
- Le désir d’être le seul parent;
- Les différences culturelles du couple (ex. religion, éducation, langues);
- Les pressions de la part de la famille d’origine;
- La croyance, rationnelle ou non, que l’autre parent représente un danger pour l’enfant.
Signes avant-coureurs d’un enlèvement parental
Un enlèvement parental est rarement fait de manière spontanée ou impulsive par un parent. En effet, il requiert souvent un plan élaboré qui pourrait inclure ce qui suit :
- Tentative d’enlèvement préalable;
- Menace d’enlèvement;
- Comportement agressif ou contrôlant;
- Commentaires répétitifs et méfiants de la part de l’enfant;
- Démission de son emploi;
- Vente de sa propriété;
- Liquidation de ses biens;
- Fermeture des comptes bancaires;
- Application pour un passeport;
- Disparition des documents officiels de l’enfant.
Quels sont les moments les plus propices à un enlèvement parental?
- Lors de l’exercice de ses droits de visite;
- Un voyage à l’étranger avec l’enfant;
- Avant/après un divorce ou une séparation, surtout après l’assignation de la garde légale.
Pour obtenir de l’aide, communiquez avec le Réseau Enfants-Retour au 514 843-4333 ou, sans frais, au 1 888 692-4673.
Fugues
Chaque année en moyenne 5 000 disparitions d’enfants sont rapportées aux forces policières au Québec. Les fugues constituent près de 85% de tous ces cas et impliquent des jeunes âgés de 12 à 17 ans. Les raisons pour un jeune de fuguer sont complexes, mais elles se fondent généralement sur un besoin de prendre un certain contrôle sur sa vie. Bien que la plupart des fugueurs retournent chez eux après quelques jours, un petit nombre de jeunes continuent de passer du temps sur la rue, dans des refuges ou dans d’autres environnements peu familiers. Les jeunes sont en danger dès qu’ils quittent leur foyer – ils s’exposent aux drogues, aux vols, au crime, à l’itinérance et à l’exploitation.
Les jeunes gens peuvent spontanément décider de s’enfuir suite à un incident, un échec, un conflit ou une émotion intense comme la peur de subir les conséquences de leurs actions, la colère ou le chagrin. Dans de tels cas, la fuite semble être la seule solution possible; elle peut même représenter pour eux un moyen de s’évader de leurs problèmes.
La plupart du temps, les enfants qui fuguent le planifient à l’avance et sont bien préparés. Il est donc important de savoir reconnaître les signes avant-coureurs d’une enfant qui planifie une fugue. Un ado peut démontrer plusieurs de ces signes sans toutefois nécessairement planifier une fugue. Il est important de toujours écouter ce que votre enfant vous dit.
Signes avant-coureurs indiquant la possibilité que votre enfant fugue :
- Il accumule de l’argent et des biens personnels (argent et vêtements cachés dans sa chambre);
- Il parle de fuguer (certains jeunes essaient d’anticiper la réaction de leurs parents à ce sujet);
- Il a des problèmes à l’école (académiques ou disciplinaires);
- Problèmes familiaux;
- Dépendances à l’alcool ou aux drogues;
- Changement soudain d’amis ou compagnons;
- Il s’isole;
- Ses habitudes changent drastiquement (habitudes de sommeil ou alimentaires);
- Il fait des colères soudaines (inhabituelles ou à répétition);
- Il enfreint les règles familiales;
- Dépression.
Voici quelques suggestions qui pourraient aider à prévenir la fugue de votre enfant :
- Établissez une communication saine avec votre enfant; demeurez ouvert et honnête;
- Changez vos horaires de travail, si possible, pour être à la maison à son retour de l’école;
- Invitez les nouveaux amis de votre enfant à la maison, de manière à apprendre à connaître son entourage;
- Si vous vous méfiez, demandez à votre enfant s’il a l’intention de s’enfuir;
- Parlez-lui des dangers de s’enfuir du foyer;
- Rappelez à votre enfant combien vous l’aimez et à quel point il vous est précieux.
Il est important d’identifier les besoins de votre enfant. Plus le parent comprend les besoins de son enfant, et plus il sera en mesure de combler ces besoins et empêcher que son enfant fugue ou développe des comportements à risques.
S’il vous est difficile de communiquer avec votre enfant, nous vous recommandons fortement de consulter auprès de ressources adéquates plutôt que de laisser la situation se détériorer.
Vous pouvez appeler nos bureaux au 514 843-4333, où nos chargés de cas pourront vous offrir du counseling avant une crise.
Que faire si votre enfant fait une fugue?
Communiquez avec la police dès que possible. Contrairement à la croyance populaire, il n’existe aucune loi à l’effet qu’il faudrait attendre 24 heures avant d’informer la police de la disparition de votre enfant. Il est important de bien avoir toute l’information sur votre enfant pour la donner à la police, y compris une photo récente. Ceci facilitera leur travail et accélérera les recherches pour le retrouver.
Compléter le formulaire d’inscription pour votre enfant.
Le fait de rapporter une fugue à la police n’entraîne pas nécessairement que la situation de votre enfant soit prise en charge par le DPJ (Directeur de la protection de la jeunesse). Ce ne sera le cas que si l’enfant est en situation qui le met en danger ou qui menace son développement.
Que faire avant d’appeler la police?
- Vérifiez toutes les pièces ainsi que les abords de la maison;
- Appuyez sur la touche de recomposition de votre téléphone pour tenter d’identifier la dernière personne qu’aurait appelé votre enfant avant de quitter la maison;
- Vérifiez votre boîte vocale ou votre afficheur pour identifier tout appel récent;
- Vérifiez la boîte courriel de votre enfant et ses comptes sur les réseaux sociaux, le cas échéant;
- Communiquez avec ses amis, sa famille élargie et un représentant de son école;
- Inspectez sa chambre pour voir s’il a pris ses affaires (téléphone, ordi, argent, vêtements);
- Inspectez les poubelles pour découvrir des pistes.
Que faire après avoir appelé la police?
- Appelez le Réseau Enfants-Retour au 514 843-4333 ou au 1 888 692-4673 et demandez qu’un de nos chargés de cas vous aide.
- Si votre enfant appelle, prenez note du numéro de téléphone qui s’affiche sur votre afficheur pour pouvoir possiblement le retracer.
- Il est important d’être franc et direct avec la police quant aux circonstances entourant la fugue de votre enfant.
Comment répondre à un appel de votre enfant pendant qu’il est en fuite
Lorsque vous recevez finalement un appel de votre enfant, sauriez-vous comment réagir ou quoi dire? La majorité des parents sont tellement soulagés d’entendre leur enfant qu’ils ne se sentent pas prêts à cette conversation initiale. Voici quelques questions qui pourraient faciliter la conversation.
- Es-tu en sécurité?
- Peux-tu parler?
- Veux-tu parler?
- Y a-t-il quelqu’un d’autre à qui tu voudrais parler?
- Dors-tu bien?
- Manges-tu bien?
- As-tu un endroit sûr pour t’abriter?
- Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi?
- Veux-tu que je vienne te chercher?
- Est-ce qu’on peut se reparler?
- Est-ce qu’on peut se fixer un rendez-vous pour se reparler?
Ressources:
- Opération Vigilance 12 à 17 ans (ce document sera bientôt disponible)
- Les fugues chez les adolescents : Signes avant-coureurs, prévention et mesures à prendre
- R.E.S.T.E.R : respect, espoir, soutien, toi, résultats
Devrais-je utiliser les medias?
Choisir ou non d’utiliser les médias constitue une décision des plus personnelles. Il est certainement plus rapide et efficace d’atteindre un auditoire vaste et diversifié pour demander de l’aide, de l’information et pour savoir si on l’a aperçu. Toutefois, il est possible que vous ne vous sentiez pas en mesure de transiger avec les journalistes, de répondre aux questions, de dévoiler des renseignements personnels sur votre enfant disparu et sur vous-même, ni d’être le point de mire des médias.
Le Réseau Enfants-Retour peut vous aider à assurer que vos recherches locales soient efficaces et concertées, que ce soit avec ou sans le soutien des médias traditionnels.
Guide sur le travail avec les médias (ce document sera bientôt disponible)
Que faire en cas de disparition?
Pour un parent, rien n’est pire que la disparition d’un enfant. Le silence envahit la maison et le coeur des parents est brisé, dans l’attente et l’espérance du retour de l’enfant, sain et sauf, à la maison. Dans le cas où votre enfant vient à disparaître, le facteur temps est primordial.
Il vous faut établir le plus rapidement possible ce qui a pu se passer. S’est-il égaré? A-t-il eu un accident? A-t-il été enlevé? A-t-il fugué?
Plus l’enfant est jeune, plus il est vulnérable. Vous devez entreprendre rapidement une série de démarches.
- Tentez de rester calme. Vous aiderez plus efficacement votre enfant en gardant l’esprit clair;
- Demandez à un parent ou à un ami de vous aider;
- Si votre enfant est disparu de votre domicile, fouillez d’abord votre maison et votre propriété, incluant les petites cachettes et les endroits comme le grenier, le sous-sol, les placards, les remises à outils, les vieux réfrigérateurs, les bouches d’aération, les piles de linge à la lessive, le dessous des lits;
- Vérifiez si l’enfant ne se trouverait pas chez des voisins, des amis, des membres de la famille, des connaissances;
- Déterminez s’il manque des vêtements ou des effets personnels. Cela pourrait évoquer une fugue;
- Cherchez un message qu’il aurait pu laisser;
- Si vous ne pouvez le localiser immédiatement, contactez votre service de police. Il n’y a aucun délai minimum pour rapporter une disparition.
Avec l’aide de votre service de police, vous pouvez ensuite mettre sur pied un groupe de recherche composé d’amis et de parents et vérifier des endroits tels que:
- les aires de jeux et les cachettes possibles dans et autour de la maison, puis dans le quartier;
- la route que suit votre enfant pour se rendre à l’école, au centre communautaire, chez ses amis, aux endroits où il aime se rendre;
- les voitures ou les camions abandonnés dans les environs;
- les abords de ruisseaux, de canalisations, etc.
Rappelez-vous que de jeunes enfants ont moins de rayon d’action que des enfants plus âgés.
- Cherchez des objets, vêtements, livres ou autres qui pourraient être éparpillés sur le sol. Si vous trouvez certains indices qui vous semblent suspects, ne les touchez pas et communiquez immédiatement avec les policiers.
- Si votre enfant disparaît d’un magasin ou d’un centre commercial, avisez immédiatement le gérant ou le service de sécurité. Si nécessaire, le service de police sera avisé.
Comme le temps est critique dans un cas de disparition d’enfant, soyez prêts à fournir un profil de votre enfant.
- Une photo récente ainsi qu’une description physique de votre enfant;
- ses dernières allées et venues;
- ses destinations possibles ou probables;
- ce qu’il portait la dernière fois que vous l’avez vu, incluant les bijoux et accessoires tels sac à dos, boîte à lunch, sac d’école ou autres;
- ses fréquentations connues;
- ses intérêts et ses passe-temps;
- des changements récents de comportement, d’amis, d’intérêts;
- sa situation familiale actuelle (divorce récent, sœur ou frère aîné déménagé, nouveau bébé, etc.);
- tout problème ou situation particulière qui aurait pu influencer votre enfant;
De plus, assurez une veille téléphonique chez vous, dans l’éventualité d’un appel de votre enfant.
Contactez le Réseau Enfants-Retour afin d’inscrire votre enfant disparu et d’obtenir du soutien et de l’aide dans votre recherche.