Chaque mois de novembre, au Québec, les projecteurs se tournent vers une réalité qui hante bien des parents : la fugue chez les adolescents.
En tant que parent d’un ado, il est facile de penser que cela n’arrive qu’aux autres. Pourtant, la fugue n’est pas qu’une scène de film ; c’est une situation de crise réelle, souvent déclenchée par une détresse profonde, qui expose nos jeunes à des dangers effrayants, allant de l’exploitation à l’itinérance.
Le mois de la prévention est là pour nous rappeler une chose simple, mais cruciale : la communication et la prévention sont nos meilleurs boucliers.
Au-delà de la « crise d’ado » : Les vraies raisons de la fugue
Quand une jeune fugue, ce n’est généralement pas un caprice passager. C’est souvent un cri d’alarme. Les raisons sont complexes et se situent souvent au cœur de la cellule familiale ou des défis personnels :
- Le mur de l’incompréhension : Votre ado a-t-il l’impression que vous ne l’écoutez pas ? Des règles perçues comme injustes ou un manque de dialogue peuvent créer un sentiment d’étouffement.
- La santé mentale en jeu : L’anxiété, la dépression ou d’autres troubles sont des moteurs puissants de la détresse qui mène à la fuite.
- Des situations familiales difficiles : Conflits constants, violence, ou même l’impression d’être « transparent » à la maison sont des facteurs de risque.
- Les dangers extérieurs : Des mauvaises influences d’amis ou des rencontres via les réseaux sociaux peuvent pousser l’ado à croire qu’une « vie meilleure » l’attend ailleurs.
Le mois de novembre nous encourage à crever l’abcès et à aborder ces sujets avant qu’ils n’atteignent un point de rupture.
5 pistes pour une prévention efficace à la maison
La prévention n’est pas une conversation unique ; c’est un engagement quotidien. Voici quelques conseils pratiques pour les parents :
- Lâchez votre téléphone et écoutez : Créez des moments privilégiés sans distraction pour parler. L’écoute active, sans jugement, est la clé. Validez leurs émotions, même si vous ne comprenez pas leur raisonnement.
- Établissez un « code de sécurité » : Ayez des règles claires sur les sorties, les fréquentations et le couvre-feu. Mais, plus important encore, ayez un « plan B » avec votre jeune : « Si tu es en danger ou si tu as peur, appelle-moi, peu importe l’heure ou la situation. Je viendrai te chercher, sans poser de questions sur le coup. »
- Surveillez le numérique : Connaître leurs amis en ligne est aussi important que de connaître leurs amis à l’école. Sensibilisez-les aux dangers des rencontres via les réseaux sociaux.
- Repérez les signes subtils : Changement radical d’amis, baisse des notes, isolement, tristesse persistante, ou utilisation excessive des écrans sont des drapeaux rouges. N’hésitez jamais à demander de l’aide professionnelle si vous êtes inquiet.
- Soyez la personne de confiance : Votre ado doit savoir que, malgré les disputes, vous êtes son filet de sécurité ultime.
Des ressources à portée de main
Vous n’avez pas à porter ce fardeau seul. Le Québec regorge de ressources pour vous et votre adolescent :
- Réseau Enfants-Retour (Missing Children’s Network) : Un soutien essentiel en cas de disparition, mais aussi pour de la prévention.
- Jeunesenfugue.ca : Un outil formidable avec des conseils pour les jeunes et les parents.
- Ligne Parents (1-800-263-5080) : Un service d’écoute et de conseils inestimable.
- Tel-Jeunes (1-800-263-2266) : Accessible par téléphone, texto et clavardage pour les ados qui ont besoin de parler à quelqu’un de neutre.
Ce mois de novembre, prenons le temps de nous reconnecter avec nos jeunes. Une conversation honnête et ouverte aujourd’hui peut prévenir un drame demain.